Infections sexuellement transmissibles (IST): 10 examens pour se faire dépister

Un dépistage régulier des infections sexuellement transmissibles (IST), anciennement appelées maladies sexuellement transmissibles (MST), permet d'identifier et de traiter précocement ces affections, diminuant ainsi le risque de contagion et les complications. 

Les IST les plus fréquentes sont: le VIH, la chlamydia, la gonorrhée, la trichomonase, la syphilis, le VPH, l'herpès génital et l'hépatite B. En savoir plus sur les principales infections sexuellement transmissibles. 

Le dépistage de ces infections est réalisé par des examens spécifiques tels qu'une analyse de sang ou d'urine, un prélèvement des sécrétions génitales ou une biopsie des lésions, par exemple. Les examens peuvent être indiqués dans le cadre d'une consultation de routine pour les personnes présentant un risque élevé de contracter une IST ou chaque fois qu'une infection est suspectée.

femme en train de réaliser un dépistage d'IST sanguin

Quels examens pour détecter une IST

Il existe plusieurs examens qui permettent d'identifier une IST:

1. TROD

Les tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) peuvent être réalisés dans les associations de prévention en santé, les établissements médico-sociaux, les centres de planification et d'éducation familiale ainsi que dans les établissements d’information, de consultation ou de conseil familial, par exemple. 

Infections détectées: ces tests rapides, permettent d'identifier en 30 minutes, une potentielle infection au VIH, à l'hépatite B ou C ainsi qu'à la syphilis. 

Réalisation: les TROD consistent à prélever un échantillon de salive à l'aide d'un coton-tige et à le placer dans un tube contenant un réactif, ou une goutte de sang placée dans le dispositif de test. 

En général, lorsque le résultat est positif, la personne concernée et transférée dans une unité spécialisée afin de réaliser d'autres tests pour confirmer le diagnostic et instaurer un traitement, si nécessaire.

En cas de résultat positif chez une femme enceinte, le traitement est initié avant même d'avoir la confirmation par d'autres tests afin d'éviter de transmettre l'IST au fœtus. 

2. Examens sanguins

Les examens sanguins servent principalement à doser plusieurs marqueurs spécifiques des IST ou MST tels que le VDRL, l'anti-HIV-1, l'anti-HIV-2, l'anti-HSV et l'IgG,

Infections détectées: les analyses sanguines permettent d'identifier le VIH, l'hépatite A, B ou C, la syphilis, la chlamydia et l'herpès génital. 

Réalisation: un échantillon de sang est prélevé directement dans la veine à l'aide d'une aiguille et d'un tube récepteur afin d'être analysé en laboratoire.

3. Analyse urinaire

Une analyse urinaire spécifique permet de détecter la présence et le type de bactéries ou de protozoaires à l'origine de l'infection, par uroculture ou PCR, par exemple.

Infections détectées: l'analyse urinaire est capable de détecter plusieurs IST dont la  chlamydia, la gonorrhée, la trichomonase ou le Mycoplasma genitalium.

Réalisation: le test consiste à prélever un échantillon de la première urine du matin, recueillie dans un flacon adapté à l'analyse d'urine, après avoir désinfecté la zone génitale et jeté le premier jet d'urine. 

4. Prélèvement des sécrétions

Le prélèvement des sécrétions génitales permet d'identifier des bactéries, des virus ou des protozoaires anormaux qui sont à l'origine de diverses infections sexuellement transmissibles.

Infections détectées: le prélèvement des sécrétions permet de détecter la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis, la trichomonase, l'herpès génital, le Mycoplasma genitalium ou la maladie inflammatoire pelvienne (MIP).

Réalisation: le prélèvement est effectué à l'aide d'un écouvillon, c'est-à-dire un matériau ressemblant à un coton-tige qui est placé dans un tube à essai ou une lame de microscope en vue d'être analysé en laboratoire.

5. Frottis

Le frottis est un test de dépistage des IST chez les femmes qui ont déjà commencé à avoir des relations sexuelles et fait partie des examens gynécologiques de routine.

Infections détectées: le frottis permet de détecter la présence du virus HPV, ainsi que son sous-type, ce qui en fait un test important pour la prévention du cancer du col de l'utérus.

Réalisation: ce test est effectué dans le cabinet du gynécologue, en grattant le col de l'utérus à l'aide d'une spatule afin de recueillir des cellules du col de l'utérus qui sont ensuite envoyées au laboratoire pour être analysées.

Si le frottis détecte le HPV et son sous-type, le gynécologue peut effectuer une colposcopie, un examen qui permet au médecin d'identifier les lésions HPV sur le col de l'utérus, la vulve ou le vagin qui ne sont pas visibles à l'œil nu. 

6. Péniscopie

La péniscopie est un test de dépistage des IST ou MST chez l'homme. En effet, elle permet de visualiser de petites lésions ou des verrues microscopiques.sur le pénis, le scrotum ou la région périanale.

Infections détectées: le test de péniscopie permet de détecter les infections à HPV chez l'homme, l'herpès génital ou la syphilis, qui provoquent des plaies ou des ulcères dans la région génitale.

Réalisation: la péniscopie est réalisée par l'urologue à l'aide d'un péniscope, instrument capable de grossir et d'agrandir l'image, après application d'acide acétique, ce qui permet de visualiser en détail les cellules et leurs modifications.

7. Biopsie

Une biopsie des lésions pour les IST peut être effectuée en prélevant un petit échantillon sur des lésions génitales, anales ou buccales, par exemple, ce qui permet d'identifier les bactéries.

Infections détectées: ce test est généralement effectué pour détecter des IST telles que la donovanose, le papillomavirus génital, l'anus, la bouche ou la gorge, ou les verrues génitales. En outre, une biopsie est réalisée en cas d'altération de l'examen de colposcopie ou de péniscopie, en cas d'HPV chez la femme ou chez l'homme.

Réalisation: la biopsie des lésions consiste à prélever un petit échantillon de la lésion ou de la verrue et à le placer dans un flacon pour l'envoyer au laboratoire.

9. Examens d'imagerie

Certains examens d'imagerie, notamment l'échographie pelvienne ou transvaginale, la tomodensitométrie ou l'IRM, permettent au médecin de détecter des changements dans les organes urogénitaux ou le cerveau.

Infectée détectées: les tests d'imagerie permettent au médecin d'identifier les complications des IST, comme la maladie inflammatoire pelvienne (MIP) causée par la chlamydia et la gonorrhée, ou la neurosyphilis causée par la syphilis.

Réalisation: l'examen d'imagerie est réalisé par un radiologue dans des hôpitaux ou des cliniques spécialisées, à l'aide de différents appareils pour capturer des images des organes internes de la cavité pelvienne et abdominale ou du cerveau et de la moelle épinière.

10. Ponction lombaire 

La ponction lombaire pour les IST peut être recommandée par le médecin lorsqu'on soupçonne que l'infection a atteint le système nerveux central, comme le cerveau, les méninges et la moelle épinière.

Infections détectées: La ponction lombaire permet au médecin de détecter la neurosyphilis, qui est une complication de la syphilis, lorsque la bactérie Treponema pallidum affecte le système nerveux central.

Réalisation: cet examen est réalisé en prélevant un échantillon de liquide céphalo-rachidien (LCR) en plaçant une fine aiguille dans la colonne lombaire, après anesthésie locale, en collectant le liquide dans un flacon stérile à envoyer au laboratoire et en identifiant ou pas la présence de bactéries.

Quand réaliser un dépistage

Les tests de dépistage des IST doivent être effectués par toutes les personnes ayant une vie sexuelle active et dans les situations suivantes:

  • Contrôle annuel avec un gynécologue ou un urologue;
  • Rapports sexuels non protégés;
  • Partenaires multiples ou avoir un partenaire diagnostiqué avec une IST;
  • Grossesse ou femmes qui tentent de tomber enceintes;
  • Partager des aiguilles, des seringues, des rasoirs ou des coupe-ongles.

Des tests doivent également être effectués si la personne présente des symptômes d'une IST, comme des douleurs à la miction, des saignements ou des douleurs lors d'un contact intime, des pertes vaginales ou péniennes, des lésions de la région génitale ou anale par exemple. Les résultats des tests sont interprétés par un gynécologue, un urologue ou un infectiologue. Une fois le diagnostic identifié, le traitement est adapté en fonction de celui-ci.

De cette façon, le médecin peut indiquer le traitement le plus approprié selon le type d'IST identifié.

Dépistage des IST gratuit en France

À partir du 1er septembre 2024, le dépistage des infections sexuellement transmissibles est gratuit, sans ordonnance, pour les moins de 26 ans en France.

L'action appelée « Mon test IST », permet de dépister gratuitement la chlamydia, la syphilis, la gonorrhée et l'hépatite B en plus du VIH déjà gratuit. 

Le coût de ce dépistage sera pris en charge à 100 % pour les moins de 26 ans et à 60 % pour le reste de la population.